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Les projets

Le fonds de dotation a pour objet d’accompagner financièrement toutes les actions d’intérêt général concourant à la préservation et à la valorisation du patrimoine historique appartenant à la ville de Senlis. Il pourra également financer tout projet favorisant le rayonnement culturel et touristique pour encourager si possible la formation, la transmission des savoirs et l’insertion des jeunes sortis des milieux scolaires.

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Il pourra soutenir indirectement toute initiative dans les domaines de la création littéraire, artistique et culturelle participant ainsi à la mise en valeur le patrimoine.

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Son objectif est de contribuer à l'amélioration du patrimoine historique afin de favoriser le tourisme à Senlis et soutenir la croissance économique et les mutations sociales et culturelles de la région.
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​La chambre de St Louis 
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    Vers 1130, le roi de France, Louis VI Le Gros, fait reconstruire le Palais mérovingien et carolingien de Senlis. Edifié sur la partie la plus élevée du castrum gallo-romain, il s’appuie au nord sur le rempart du IIIe siècle et réutilise deux de ses tours.

 

    Cette résidence, ruinée aujourd’hui, reste cependant bien lisible et exemplaire. Lieu de villégiature et de pouvoir, sans mission de forteresse, elle respecte cependant à l’Est un important donjon de plan carré, muni de puissants contreforts, aux murs épais de 4,5 mètres d’épaisseur, réduit défensif de prestige et de sécurité. Cette grosse tour, de la fin du Xe siècle ou du XIe siècle, réutilise en assise des blocs de pierre antiques.

 

    Deux salles hautes à l’étage du bâtiment central se succédaient en enfilade. La salle des gardes, à l’Est, permettait d’accéder à la tribune de la chapelle Saint-Denis, construite en 1142 et restaurée récemment, depuis laquelle la famille royale pouvait assister aux offices. La salle royale, ou aula regia, lui faisait suite et communiquait avec les appartements privés du roi.

 

    Cette partie occidentale du château, garde aujourd’hui toute son élévation. Perpendiculaire au rempart, elle est couverte d’un élégant toit pointu.  Au nord, les appartements réutilisent la tour romaine, aujourd’hui décoiffée. Saint Louis installa son cabinet de travail dans cette tour qui accédait directement sur le chemin de ronde. La pièce fut transformée en oratoire par Charles V avec l’ouverture d’une fenêtre gothique donnant sur le jardin.

 

    La grande pièce, au premier étage des appartements, abrite une vaste cheminée de pierre, souvent reproduite sur les premières cartes postales et de nos jours, hélas, invisible du public. Elle est couramment appelée « Chambre de Saint Louis » bien que ce roi ne fut pas à l’origine de sa construction. On peut sans peine imaginer, en revanche, qu’il assista, depuis ces fenêtres et la galerie extérieure, à l’édification qu’il avait ordonnée, en 1262, de la chapelle sainte du prieuré Saint-Maurice, pour y abriter les reliques de la légion Thébaine acquises à Agaune.

 

    Au sud de ces appartements, les bâtiments qui fermaient la cour royale ont été détruits au début du XIXe siècle. Le pignon actuel a été édifié dans un style néo-gothique en 1861. De l’ensemble du bâtiment s’exhale un parfum romantique qui associe ruines gallo-romaines, alternant parements de pierres blanches appareillées et lits de tuiles plates rouges, arcades brisées, arcatures aveugles en plein cintre et colonnes brisées, fenêtre ogivale gothique, fenêtre à meneau du XVe, moulures et balustrades…

 

    Ce Vieux-château sera régulièrement habité par les rois de France Louis VI le Gros, Louis VI le jeune, Philippe–Auguste, Louis VIII et bien sûr Saint Louis. Bien des décisions royales furent prises et datées dans ses murs. Il revenait aux grands officiers de la couronne, parmi lesquels les familles senlisiennes des Bouteiller et des Garlande, de les faire exécuter.

 

    À peu près négligé par les rois après François 1er, qui fit refaire les grands degrés d’accès à la salle haute, le palais sera jusqu’à la Révolution occupé par les juridictions royales. Laissé à l’abandon, ruiné faute de soins et mutilé au XIXe siècle par commodité, il offre aujourd’hui un registre complet de l’architecture palatiale capétienne, plein de charmes et d’histoire.

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Gilles Bodin

Patrimoine de Senlis fonds de dotation
Le Prieuré Saint-Maurice

    Le roi Saint Louis, animé d’une piété ardente obtint de l’abbé d’Agaune, en Suisse, la cession des reliques de la légion Thébaine qui y étaient préservées, en échange d’une épine de la Sainte Couronne. Il les fit venir à Senlis en 1262 et ordonna, pour les accueillir, la construction d’une chapelle et d’un prieuré derrière son palais royal.

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    La chapelle Saint-Maurice, et ses dépendances furent inaugurées en 1264. La dédicace eut lieu le dimanche 1er juin en présence du roi et de l’évêque Robert de Cressonsart. Treize chanoines et de nombreux revenus furent affectés au monastère qui resta actif jusqu’à la Révolution. La chapelle fut alors détruite quelques années après, aujourd’hui figurée par une simple pelouse. Le cloître carré qui occupait le flanc sud de cette chapelle a aussi disparu. Du monastère, il subsiste en revanche deux bâtiments remarquables. Le logis de l’abbé réédifié au XVIIIe siècle a fait disparaître le côté sud du cloître mais abrite aujourd’hui le Musée de la vénerie. Il est élevé sur une cave de la fin du XIIIe siècle voutée d’ogives à deux piles centrales. Plus spectaculaire, le bâtiment conventuel du dortoir des moines, bien que transformé au long des siècles et à l’aménagement intérieur perturbé, offre, à l’étage, une grande salle restaurée voici une quinzaine d’années, qui s’ouvre, en pignon, sur l’escalier restitué des offices. La spectaculaire charpente apparente date du début du XVIe siècle.

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    À l’occasion de ces restaurations, les fenêtres du premier étage ont été rétablies dans un état proche de l’origine, dégageant, à l’est, neuf fenêtres chanfreinées et deux petites ouvertures bouchées et à l’ouest, une élégante suite de huit croisées à meneaux du XIVe siècle et huit ouvertures chanfreinées bouchées.

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    Le rez-de-chaussée abritait les salles indispensables à la vie monastique. Elles sont aujourd’hui inaccessibles au public et délaissées. La salle la plus au nord, probablement la sacristie, a conservé sa voute d’ogives à quatre nervures et clefs circulaires. Les ogives moulurées reposent sur des chapiteaux à feuillages et des colonnettes. Elle s’ouvrait à l’est par une arcade brisée, aujourd’hui murée.  La salle capitulaire, au centre du bâtiment, s’ouvrait sur le cloître, la porte en arc brisée encadrée de deux fenêtres plus basses a été remaniée au XIXe siècle. À l’orient, trois belles fenêtres en arc ogival composées de deux lancettes sous un trilobe, éclairaient la salle. Au nord, des pièces de service ont été très remaniées. L’existence d’un chauffoir, en rapport avec le beau conduit de cheminée cylindrique visible au-dessus du mur gouttereau, à l’Est, est envisagée. Ces salles prenaient jour sur le cloître par de petites fenêtres chanfreinées à meneaux et ouvraient à l’est par deux arcades à linteau droit. Il faut encore remarquer, dans le mur, à proximité de l’angle nord-est du cloître, seul endroit où le sol de ce dernier a été dégagé, les deux niches rectangulaires qui constituaient l’armarium liturgique, sorte d’armoire où les religieux déposaient les livres nécessaires aux offices ou à la lecture dans le cloître.

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    Tel qu’il se présente aujourd’hui, le bâtiment du « dortoir des moines » est un bel exemple de l’architecture monastique médiévale du temps de Saint Louis. Son rez-de-chaussée, essentiel à la vie du prieuré, recèle encore bien des intérêts qui mériteraient de connaître le même renouveau que l’étage.

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Gilles Bodin

La chambre de St Louis et le Prieuré St Maurice
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